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La perluète
24 janvier 2015

La cage de Prévert

la cage de Prevert

 

Asile à tous les vents offert

danse gaiement

sur la terrasse

la cage des oiseaux d’hiver

que nul verrou ne cadenasse

la vieille cage de Prévert

 

Suspendue

la tête à l’envers

une mésange hardie

pugnace

vide une pomme de sa chair

galiléen

ivre d’audace

un moineau fait tourner la sphère

piquée de graines dans sa nasse

 

Fort à propos

l’ami Prévert

aurait bien dépêché trois vers

évoquant la scène cocasse

de cette geôle

à ciel ouvert

où les prisonniers se prélassent

sous le pâle soleil d’hiver 

 

Dans une soucoupe d’eau claire

ils se baignent et se délassent

Avant de lâcher

pas peu fiers

une fiente par la portière

d’où ils s’élancent dans l’espace

sans qu’aucun pinceau les libère

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Commentaires
A
Merci Joël pour cette visite au milieu de mes passereaux dont tu as saisi, comme toujours, tous les symboles dans la moindre de leurs attitudes.,
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J
Le paradoxe (« geôle à ciel ouvert »), l'antiphrase (« les prisonniers ») ainsi que les négations catégoriques (« ne... que », « aucun ») mettent en relief une liberté que le titre et quelques notations éparses du poème, par le biais de l'intertextualité (« La vieille cage de Prévert », « l'ami Prévert », « pinceau », conditionnel passé : « aurait dépêché »), entérinaient déjà. Trois inversions du sujet, éventuellement assorties de personnifications (« danse... la cage des oiseaux », « suspendue... une mésange », « galiléen... un moineau »), parent un objet a priori peu valorisant d'une singulière aura. Un jeu antithétique (activité, marquée par des adjectifs qualificatifs et des verbes : « hardie », « pugnace », « vide », « audace », « fait tourner », « s'élancent », et paresse, véhiculée par des verbes pronominaux : «  se prélassent », « se baignent », « se délassent ») rythme la vie à l'intérieur de la cage. La litote (« pas peu fiers ») qui prépare le surgissement impromptu de l'excrément (« fiente ») met en exergue une existence volontiers frondeuse. Elle adresse, accessoirement, un pied de nez final à toute forme d'emprisonnement.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ce partage !
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A
@ Coline : Une parure de plus pour ton arbre à miroirs ... ou n'importe quel autre, tu as le choix ;-)
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C
Qu'elle est jolie ta cage ouverte à tous vents ! Belle idée et belle réalisation, je vais suivre ton exemple !
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A
J'ai pensé bien sûr au poème de Prévert en regardant s'attrouper les visiteurs autour de cette cage : <br /> <br /> http://www.dailymotion.com/video/xvcs0t_jacques-prevert-comment-faire-le-portrait-d-un-oiseau_creation
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