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La perluète
28 janvier 2015

Bout du chemin

bout de chemin

 

S'il fallait de mes années

porter le poids trop longtemps

je voudrais à mes côtés

que mon petit cheval blanc

trotte quand j'irai frapper

aux portes de mes cent ans

 

Si je devais par malheur

avec le siècle flirter

j'aimerais dans ton odeur

évoquant nos chevauchées

ressusciter nos ardeurs

mon bel alezan doré

 

Je voudrais suivre des yeux

mes chèvres courant au pré

et m'égayer de leurs jeux

en oubliant de penser

à ce corps si gourd si vieux

qu'il me faudrait bien traîner

 

Si j'étais prête à partir

j'aimerais serrer mes chiens

entre mes bras et sentir

leurs truffes mouiller mes mains

et leur tendresse fleurir

mon dernier bout de chemin

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Commentaires
A
Bah ! Centenaire ou pas, l'essentiel est de partir en bonne compagnie ma Coline et je doute que tu en sois dépourvue le moment venu ... à moins que Farfalle ne se transforme en fauve féroce et ne s'attaque au reste de ta meute ;-)
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C
Si tu allais sur ces sentiers, centenaire aux songes ailés<br /> <br /> Je voudrais t'y accompagner.<br /> <br /> Mais je crains de te précéder !<br /> <br /> Amitiés de la meute
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J
À travers un jeu d'hypothèses (conditionnel : « S'il », « si » x 2) sur une durée de vie (métaphore : « aux portes de mes cent ans », personnification : « avec le siècle flirter ») envisagée comme pesante (expression agrémentée d'une mise en apposition : « de mes années / porter le poids », modalisation : « fallait », « devait », « faudrait », adverbes : « trop », « bien », expression : « par malheur », marqueurs d'intensité instituant un effet de gradation : « si gourd si vieux », gérondif : « en oubliant de penser », adjectif démonstratif marquant une mise à distance : « ce corps », verbe à connotation péjorative : « traîner »), la locutrice, anticipant déjà le terme de ses jours (futur : « j'irai frapper », litote : « prête à partir », métaphore : « dernier bout de chemin »), exprime ici un certain nombre de souhaits (« je voudrais », « j'aimerais » x 2) concernant ses derniers moments. La relation à sa petite ménagerie (« petit cheval blanc », « bel alezan doré », « chèvres », « chiens ») pleine de vie (« trotte », « courant », « leurs jeux ») constitue le point nodal de son existence (expression : « à mes côtés », verbe pronominal à aspect mélioratif : « m'égayer »), comme le manifestent l'échange intime institué entre elle et eux par le jeu en écho des adjectifs possessifs (« ton », « nos », « nos », « mon », « leurs », « mes », « leur », « mon »), la métaphore (« la tendresse fleurir »), ainsi que la présence forte, l'intensité du champ sensoriel à l'oeuvre dans le poème (l'ouïe : « trotte », l'odorat : « odeur », « truffes », la vue : « suivre des yeux », et, surtout, la prépondérance du toucher : « chevauchées », « ardeurs », « serrer... entre mes bras », « sentir leurs truffes mouiller mes mains »).<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ce partage !
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A
Merci Sonia, Lulu et Francis pour votre passage et votre amitié que je transmettrai à ma ménagerie ;-)
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L
J'aime beaucoup, comme en écho d'une enfance qui ne finirait jamais, un éclat de jeunesse toujours vivante, prisonnière d'une enveloppe qui se fripe, certes, mais dont l'éclat inaltéré, inaltérable perce la carapace tel un diamant aux mille facettes. Bravo Arielle et merci d'apporter ta fraîcheur et ta force de joie dès potron-minet.<br /> <br /> <br /> <br /> un clin d'oeil, depuis "le mas sans nom"
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