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La perluète
20 janvier 2015

Ciel au vent d'hiver

ciel

 

Un ciel d’hiver

étincelant

 

Exhortée à la déchirure

vogue une armada sur l’azur

loques

lambeaux de toile au vent 

 

Ombre et lumière en mouvement

bondissent parmi les collines

se poursuivent

souples

félines

au creux des vallons frissonnants

 

Un ciel d’hiver

étourdissant

étrille sans fin son vertige

 

Galop d’enfer

et de voltige

des cumulus flanc contre flanc

 

L’air

en cognant contre les dents

nous fait l’haleine volcanique

nous soûle d’un jus de barrique

ayant l’éclat du vif-argent

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Commentaires
A
Il y a pour moi une griserie dans la course des nuages par grand vent très proche de celle qu'éprouve un cavalier emporté par le galop de sa monture sur une plage, par exemple.<br /> <br /> Il me semble que j'ai réussi à te faire partager cette impression, Joël, et tu m'en vois ravie.
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J
Les quatre périphrases désignant les nuages mettent en exergue le spectacle admiré. Derrière l'aspect scientifique, technique du terme (« cumulus »), se cache une perspective épique, celle d'un combat (« armada sur l'azur ») assimilable à une compétition s'étendant sur divers terrains (« collines », « vallons ») et qui opposerait des armées de miséreux (« loques », « lambeaux de toile »). Le ciel sert donc d'écran à une projection d'ordre fantasmatique. Les champs lexicaux croisés de la course équestre (« bondissent », « se poursuivent », « Galop », « voltige », « flanc contre flanc », « étrillent ») et de l'ivresse (« frissonnants », « étourdissant », « vertige ») investissent le poème, en prennent littéralement possession. Comme par un effet de contagion, le corps de la spectatrice (le pronom personnel complément « nous » la désignant implicitement à deux reprises) est gagné par la sensation de vigueur et d'ébriété (« cognant contre les dents », « l'haleine volcanique », « soûle d'un jus de barrique ») générée par cette formidable mise en branle. Le paysage état d'âme ainsi levé répond, à n'en pas douter, à l'instinct et aux qualités de cavalière de la locutrice.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ce partage !
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A
@ Sonia : Tu as raison, cette dernière strophe nécessite d'être un peu bousculée, effilochée comme les autres, son panache volcanique est trop régulier. <br /> <br /> @ Coline : un petit galop flanc contre flanc avec toi sur la plage de St Malo ferait mon bonheur !
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C
Belles déchirures ... <br /> <br /> j'adore : <br /> <br /> " galop d'enfer <br /> <br /> et de voltige <br /> <br /> de cumulus flanc contre flanc"
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S
Oui ! Je trouve que ce rythme comme déchiqueté convient à merveille au sujet (un sujet que j'adore !). Deux petits bémols, peut-être :<br /> <br /> - l'adjectif "félines" attribué à l'ombre et la lumière, que je trouve un poil apprêté ; mais c'est personnel<br /> <br /> - la dernière strophe, pour moi, est trop "compacte" pour parler de l'air avec ses trois octosyllabes de fin ; je comprends l'"haleine volcanique", je vois l'image, mais là encore, à mon avis, c'est trop violent, ça détonne.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais sinon, du grand art de bout en bout ! Chapeau. J'adore notamment<br /> <br /> "Exhortée à la déchirure"...
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