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La perluète
26 février 2015

Le chardonneret

6909628 (1)Le Chardonneret - Carel Fabritius (1654)

 

Sur l’ocre pâle du crépi

dans les maillons de sa chaînette

tinte la mélodie muette

du captif, sa mélancolie.

 

Chardonneret, dans ton habit

d’arlequin, au sort tu tiens tête

et gardes ta peine secrète,

ta pupille lance un défi.

 

Et je revois ma vieille mère

se cramponnant à son fauteuil

comme toi recluse et amère

 

elle avait perdu la parole

mais dardait en haussant le col

ce même éclair, du coin de l’œil.

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Commentaires
S
Superbe ! Je n'aurai pas grand-chose d'autre à dire. J'apprécie particulièrement le rythme et le mouvement nets, très assurés du poème, qui à partir d'un tableau brosse le portrait vif d'un instantané poignant. Chapeau bas.
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A
Merci pour ta lecture attentive et discrète, Joël, Ce petit oiseau qui chante en dépit (ou à cause) de son fil à la patte, peut en effet dire bien des choses à chacun d'entre nous ... L'auteure, elle-même, n'en est pas toujours très consciente au moment de l'écriture. Le "débroussaillage" se fait souvent par la suite ;-)
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J
Bonjour Arielle,<br /> <br /> <br /> <br /> La poétesse est la grande pourvoyeuse d'analogies. Sa plume met à jour, taille en mots incendiés un flot de correspondances intimes. Le lecteur en est saisi dans cet instant où les mots le percutent. Que dire de plus ? Comment le dire ? Comment se défaire de ce qui résonne alors si violemment ? En dépeçant le matériau même du langage, comme je le fais sans cesse, à ma mesure, dans ce geste qui me déborde ? Explorer les termes d'un mystère, est-ce, d'une manière quelconque, débroussailler cette énigme fondamentale qui met le crayon en main et ouvre soudain la nuit de l'âme ? <br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ce partage !
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A
Ce petit tableau sert de fil rouge au très beau roman éponyme de Donna Tartt que je viens de lire. <br /> <br /> Il était le tableau préféré de la mère décédée du jeune héros. <br /> <br /> La mienne, avant de mourir d'un Alzheimer, était devenue aphasique.On ne pouvait la tirer de son mutisme qu'en l'incitant à chanter d'où le parallèle avec l'oiseau prisonnier.
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