Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La perluète
8 janvier 2015

Le printemps des poètes

10898258_10153011687139173_2047416141741350611_n

 

Fêtons le printemps des poètes

plantons nos crayons au verger

au bord des talus

dans les prés

au coin des rues

et aux fenêtres

 

Des bouquets de crayons taillés

finement de rimes légères

qui feront rêver les passants

danser les mots

et les enfants

 

Plantons nos crayons effarés

entre les pages lacérées

au cœur des dessins en lambeaux

de nos héros

 

Plantons nos crayons démunis

dans les canons de ces fusils

qui crachent sur la liberté

mitraillent le rire innocent

l’éclaboussent de fleurs de sang

 

Fêter le printemps des poètes…

 

Mon crayon a du plomb dans l’aile

n’a plus le cœur aux villanelles

sa mine vient de se casser !

Publicité
Publicité
Commentaires
S
On est bien d'accord...
Répondre
A
@ Sonia : Il est bien certain que le monde en noir et blanc serait d’une simplification imbécile et que le rire de Charlie hebdo, comme celui de tout un chacun peut revêtir toutes les couleurs de l’arc en ciel dont le jaune, hélas, qui laisse en bouche un goût de bile amère …<br /> <br /> <br /> <br /> Evoquant un rire innocent je ne niais aucune arrière-pensée de provocation de leur part mais je ne te ferai pas l’affront de penser qu’en contestant l’innocence de leur humour à leurs auteurs tu les estimes coupables de quoi que ce soit.<br /> <br /> <br /> <br /> La formule est sans doute un peu réductrice mais je ne l'utilise que comme une image à prendre avec les précautions d'usage en poésie alors que la prose prendrait le temps de préciser et détailler le sens qu'elle lui donne.
Répondre
S
Ce n'est pas parce qu'on n'est pas "innocent" (mot qui, sémantiquement, convoie aussi des significations proches de "naïf") qu'on est coupable ! Même quand le mal, comme ici, se montre à nu, je ne suis pas d'accord pour réduire la complexité du monde à une dichromie noir/blanc.<br /> <br /> Il est bien certain que les malheureux assassinés n'étaient pas coupables, pas plus que leur rire.
Répondre
A
Crayonné dans l'urgence pour exprimer l'émotion qui me submerge ce petit texte a bien sûr les défauts et les excès de son emportement. Tu as sans doute raison, Sonia, il sacrifie aux clichés qu'on voit fleurir dans tous les médias en ce moment et probablement que dans quelques jours, quelques semaines j'éprouverai le besoin de l'épurer de le "dégraisser". Je suivrai alors tes conseils mais je crois que ce "rire innocent" même tonitruant, voire grinçant, je ne peux l'imaginer coupable, criminel au point de mériter tant d'horreur. Pour moi il dit bien la part d'enfance et d'insolence indispensable à notre liberté. Merci pour ta franchise.
Répondre
S
Je pense que ton texte aurait plus de force, Arielle, si tu n'appuyais pas tant sur la fin. Le début démarre avec légèreté, insouciance, puis c'est l'horreur dénoncée. Un bon mouvement, à mon avis, sauf que, là, c'est un peu comme si à la fin d'une symphonie tu tenais l'accord final retentissant pendant dix minutes en fortissimo... <br /> <br /> <br /> <br /> Ainsi, pour moi, la strophe "Plantons nos crayons démunis" est tout simplement de trop, d'autant que tu y sacrifies au cliché, à la figure obligée des expressions "cracher sur la liberté" et "le rire innocent" (en plus, à mon avis, l'adjectif ne convient pas du tout au rire tonitruant et grinçant à la mode Charlie-Hebdo). Je pense aussi que "n’a plus le cœur aux villanelles" tombe mal, est trop appelé par la rime : si le crayon n'a plus le cœur seulement aux vilanelles, ce n'est pas si grave. Du coup, avec cette restriction tu vas à mon avis à l'encontre du mouvement général du texte.<br /> <br /> <br /> <br /> J'espère que tu ne m'en voudras pas de ces remarques ; comme toi, je trouve abominable ce crime et je souhaite en lire le rejet le plus virulent qu'il est possible. C'est le seul but de mes réserves, t'aider si possible, selon mes impressions de lectrice, à améliorer ce poème qui, à la base, a déjà beaucoup d'allure je trouve, qui est à la fois digne et sans concession !
Répondre
La perluète
Publicité
Archives
Newsletter
La perluète
Publicité