Les étrennes du vent
J’ai allumé un feu
pour que chante
le vent
Que les os de l’hiver
crépitent sous sa dent
qu’il oublie de se plaindre et cesse de mugir
aux quatre coins de l’ombre autour de ma maison !
Dans l’âtre cajolant la bûche
il postillonne
sifflote une romance à coups de langue rousse
pique dans ses cheveux des brins de doubles croches
tandis qu’elle blêmit sur son divan de braises
J’ai allumé un feu
pour que chante
l’hiver
Pelotonné sous l’œil complice des tisons
le vent s’est assoupi et la bûche alanguie
s’effondre en libérant un essaim qui pétille
Les tempêtes d’hier et celles de demain
s’obstinent à plomber nos ciels de leurs aigreurs
mais sur son lit de cendre
en douce compagnie
le vent
pour ses étrennes
s’est offert un foyer
où ronronner serein entre deux cris de rage